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Un mot de l’auteur

 

Le 5 octobre 1987, je passai le seuil d’une grande banque d’affaires de Wall Street pour commencer ma vie professionnelle en tant que golden boy. A vingt-quatre ans, j’avais accompli l’impossible – ayant raté le bac dans mon pays natal, l’Australie, j’avais pris ma revanche sur la vie. J’avais en poche le diplôme d’une prestigieuse université américaine, et voilà que j’étais courtisé par quelques-unes des plus grandes institutions financières de New York. Il ne me restait plus qu’à profiter de mon nouveau statut de cadre d’élite dans un monde ultra privilégié, où les récompenses étaient aussi astronomiques que légendaires. Sauf que…

Sauf que le jour où j’ai reçu ma lettre d’embauche, avec un contrat alléchant à souhait, je n’ai pas été transporté de joie comme je m’y attendais. Au contraire. Malgré des années de travail acharné pour obtenir cette place tant désirée, tout ce que j’éprouvais était le sentiment accablant de commettre une terrible erreur. Pas une cellule de mon être le plus profond n’éprouvait la moindre envie d’aller à New York pour s’immerger dans ce monde de pouvoir et de prestige. Je ne comprenais plus rien, j’étais complètement perdu.

 

C’est donc avec la pénible impression d’entrer dans une prison dorée que j’ai débuté ma carrière chez J.P. Morgan, persistant à donner raison à cette décision qui me semblait, dans la partie logique de mon esprit, la plus censée et la plus responsable. Mais je commençais à me poser des questions :

Comment se faisait-il que je me connaisse si mal ? Si ce n’était pas l’argent et la gloire, alors qu’est-ce que je cherchais vraiment ? Qu’est-ce qui était réellement important dans la vie ? Et quelle était cette partie de moi qui semblait avoir sa propre existence et qui s’opposait à ma conscience (soi-disant) intelligente ?

 

Pour résoudre ces énigmes surgies d’une partie inconnue de mon être, je consacrais tout mon temps libre à vagabonder dans les rues de New York, à la recherche d’un nouveau temple de sagesse. J’ai passé des heures au rayon philosophie et spiritualité des librairies de la ville, parcourant des livres totalement nouveaux pour mes yeux habitués aux traités de finance et de politique. J’ai découvert la non-dualité, des textes sur le Yi-King, le bouddhisme et le zen, l’Advaïta, les mystères de la physique quantique, et un livre remarquable, Un cours en miracles.

 

C’est ainsi que j’ai trouvé un début de réponse à mes questions. Il y avait en moi le frémissement d’un nouveau sentiment que je pouvais appeler « espoir ». Le monde autour de moi semblait maintenant sensiblement différent : il y avait la scène extérieure de ma vie de banquier débutant, mais il y avait une dimension intérieure  qui devenait de plus en plus palpable et prenante. La vie n’était pas ce que je pensais.

 

J’ai quitté la banque moins d’un an après y être entré, et je me suis lancé dans une nouvelle existence, sans filet ni direction claire. Sauf cette certitude : une Vie authentique existait, qui n’était pas celle avec laquelle j’avais grandi et pour laquelle j’avais été formé. Mais Elle était là. Je voulais apprendre à La comprendre, et à La vivre. Si une Vérité existait quelque part, Elle devait être encore plus excitante et plus merveilleuse que tous les mirages de Wall Street.

 

Ce livre est le fruit de mon apprentissage et de mes expériences sur ce chemin encore trop méconnu vers cette Vérité extraordinaire. J’espère qu’il vous enrichira et vous inspira à explorer vous aussi cette dimension remplie d’une Joie authentique et réelle et où la Bienveillance réside naturellement dans le cœur de chacun.

 

B.G.

Une autre petite anecdote... En 1998 ma vie s'est écroulée. Je n'avais plus de travail, ma femme me détestait et portait toute sa colère, sa haine et sa hargne sur moi, et j'étais fauché. Peu de temps après, j'ai perdu même mon toit quand je suis parti de la maison, la maison que je venais de construire avec mes propres mains, mais où je ne pouvais plus rester. J'ai squatté un taudis dans le village sans eau chaude et sans chauffage pendant l'hiver 1998. J'ai pensé plusieurs fois à me suicider, ce n'étais pas compliqué et ça venait facilement. Je ne souhaiterais jamais ce genre de circonstance sur personne. Pourtant, c'était un point tournant dans ma vie, celui qui m'a permis de révolutionner la façon dont je pensais et dont je pratiquais le Cours. Au lieu de me tuer, ce qui aurait été certainement plus facile, j'ai pensé que mon problème n'était pas que je n'avais pas d'argent, que j'habitais un endroit insalubre et que ma femme me haïssait et me traiter d'une façon tellement injuste après tout ce que j'avais donné pour elle, ni que je n'avais plus de travail et j'étais coincé dans un pays où je ne parlais pas bien la langue et où je ne maîtrisais pas non plus la langue écrite, ce qui est essentiel pour trouver un bon boulot.  J'ai compris que rien de tout cela n'était mon problème ou la cause de ma profonde souffrance.

 

Mon problème était que j'étais encore en train de croire toutes les pensées qui traversaient mon esprit, que je pensais réellement que c'était à cause de ma situation extérieure que j'étais une créature abominable sans espoir qui méritait de mourir. Dès l'instant que j'ai pris cette petite distance avec toutes ces pensées, la bataille intérieure était terminée. J'ai compris que c'était juste des pensées. Soudain, mon monde était comme transformé. Le taudis était devenu simplement une petite maison qui avait besoin d'un coup de propre et un coup de jeune. Ce n'était pas un endroit qui me condamnait où qui reflétait ma valeur mais au contraire, un endroit qui m'abritait et me donner un peu de sécurité. La France n'était plus une prison qui me dévalorisait et me juger pour mes incompétences mais un jardin ou je pouvais apprendre de nouveaux jeux. Ma femme était devenu dans mes yeux un être souffrant des mêmes horribles illusions que moi, d'être détestée de Dieu et exilée de sa Maison. Et tant que j'avais assez d'argent pour des pommes de terre et des carottes, je n'allais pas mourir de faim. Je m'en sortirai toujours. Tant que j'avais cette profonde acceptation de cette innocence en moi, je pourrais être heureux, peu importe ce qu'un autre personne ou ce monde me fait. 

 

Je ne souhaiterais jamais ce genre d'expérience sur qui que ce soit. Mais sans elle, je ne serais certainement pas en train d'enseigner Un cours en miracles aujourd'hui et je n'aurais pas ces moments sublimes de bonheur et de grâce qu'il m'arrive de connaître ponctuellement, quand je lâche prise à nouveau de toutes les conditions de ce monde.

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